Une icône : à l'occasion de la COP16, la primatologue Jane Goodall s'exprime au siège de l'UNESCO
T'as vu l'heure ? - A podcast by Radio Nova - Fridays

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Elle s'est avancée au micro et a poussé de petits cris de singes : "Ça veut dire, c'est moi, c'est Jane." (petite traduction pour ceux qui ne parleraient pas le chimpanzé). La primatologue Jane Goodall était à l'UNESCO ce week-end, pour urger les 200 pays actuellement réunis à Cali en Colombie pour la COP16 à agir sur la biodiversité. Du haut de ses 90 ans, Jane Goodall parcourt donc toujours la planète pour défendre ces grands singes qu’elle était venue étudier en Tanzanie il y a plus de 60 ans. C’était en 1960, Jane a alors 23 ans. Elle est passionnée depuis toute petite par les animaux. Plus tard, elle dira : "Enfant, dans mes rêves, j’étais souvent un homme. Et je vivais des aventures. Sans doute parce qu’à l’époque, je voulais faire des choses réservées aux hommes. Partir pour l’Afrique. Vivre avec les animaux.” Durant son enfance à Londres, elle passait son temps cachée dans son jardin ou dans les arbres. Si bien que ses parents sont un jour allés jusqu’à la porter disparue à la police ! C’est donc à 23 ans qu’elle fait d’abord son premier voyage au Kenya, invitée par une amie. Elle y rencontre le grand anthropologue et paléontologue Dr Louis S. B. Leakey… qu’elle bluffe par ses connaissances. Il l’embauche comme assistante et c’est sur des fouilles archéologiques en Tanzanie que lui vient l’idée d’étudier les chimpanzés. C’est ainsi que Jane s’installe, d’abord avec sa mère, puis seule, parmi ces chimpanzés et commence une étude qui deviendra la plus longue jamais menée sur le terrain. Après deux longues années à ne pas pouvoir les approcher, Jane finit par jouer avec eux, leur donne des noms (ce qui horrifiait une partie de la communauté scientifique) et leur cherche les poux, comme si rien ne les différenciait. Tout cela sera filmé par Hugo van Lawick, un vidéaste envoyé sur le terrain. Jane et lui finiront par se marier. Leur fils, Hugo, grandira entouré des chimpanzés. C’est Jane Goodall qui découvre que ces primates ne sont pas végétariens et qu’ils utilisent des outils, pour pêcher des insectes par exemple. Une faculté que les hommes pensaient avant cela réservés... aux hommes. La primatologue prouve l'intelligence et la sensibilité des chimpanzés. Leur cruauté aussi, lorsqu’elle assiste à une vraie guerre entre les singes. Jane Goodall est devenue une icône de son temps et sa présence à l’UNESCO était donc très forte. Elle en a profité pour lâcher un petit conseil à Emmanuel Macron, en lançant : "J’espère sincèrement que le président Macron accordera l’asile à Paul Watson. C’est un homme courageux (elle parle de Watson hein, pas de Macron). Il s’est battu contre une industrie incroyablement cruelle. Paul Watson a toute mon admiration". Image d'illustration : Jane Goodall à Cali, GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.