En Grande-Bretagne, l'appel des artistes à une meilleurs représentation de la musique noire dans les programmes scolaires

Une petite annonce tout à fait particulière a été lancée en Grande-Bretagne fin septembre. C'est un appel à contributions diffusé par le gouvernement, plus précisément par le ministère de l’Éducation : "nous invitons les gens à partager leurs idées pour de potentielles améliorations au programme et au système de notation en Angleterre.” Ont été appelé‧es tous les élèves, profs, tuteurs, tutrices, tous les travailleur‧euses de l’éducation, les chercheurs et chercheuses, les fonctionnaires locaux et “toute personne avec un intérêt pour les programmes éducatifs”. Autrement dit, tout le monde peut proposer quelque chose. Ça se passe en ligne jusqu’au 22 novembre 2024. Et le monde musical n'est pas en reste d'idées. Plusieurs artistes les ont soumis à la BBC, affirmant qu'ils souhaitent voir la musique noire britannique et sa riche histoire mieux mise en avant dans les cours d’éducation musicale à l’école. "Je n'ai pas trouvé d'identité à travers ce que j'ai appris à l'école à l'époque" : ce sont les mots du duo hiphop/pop Rizzle Kicks, dans leur discours au Youth Music Awards. La formation britannique a ajouté "On a eu la chance d'avoir des personnes vraiment inspirantes autour de nous qui nous encourageaient à chercher nos connaissances en dehors de l'école." Une idée validée par Richard Carter, qui a remporté le prix Rising Star : "La façon dont j'ai découvert le hip-hop, c'était juste en allant sur internet, par le bouche-à-oreille, mais ce serait bien que ces choses soient enseignées au lieu de juste m'apprendre sur Mozart et Bach. Ajoutez Skepta, ajoutez Jme – vous devez apprendre sur le grime parce que vous devez comprendre vos racines. Si vous ne connaissez pas vos racines, vous ne grandirez pas.” Pour le gouvernement, la modification à faire, c’est donc de diversifier les artistes, mais sans pour autant catégoriser cela en "musique noire britannique". D’autant qu’elle est reconnue dans le pays, de fait, rien qu’avec les Mobo (Music of Black Origin) Awards, des prix décernés chaque année depuis 1996 pour célébrer la musique et la culture noire. Aucune raison donc que ces artistes soient absents des programmes d'éducation musicale. D’autant plus que beaucoup de profs incluent dans leurs cours, en suivant les intérêts de leurs élèves, les artistes qu’ils écoutent et aiment. On ne répète jamais assez à quel point la représentation est importante. Découvrir simplement des personnes qui nous ressemblent dans des manuels scolaires nous permet de nous projeter, dans une carrière, par exemple. Des propositions ont donc été faites pour étudier les racines de la musique électronique dance, qui trouve ses origines dans la culture noire. Ça s’est déjà réalisé au Pays de Galles, qui est devenu en 2022 la première nation du Royaume-Uni à rendre l'enseignement de l'histoire noire obligatoire dans les écoles, en incluant un Plan National pour l'Éducation Musicale. En réponse, le ministère de l'Éducation a déclaré à la BBC que "chaque enfant devrait être représenté dans ce qu'il apprend à l'école et être inspiré par un programme riche et diversifié". Image d'illustration : Distribué par Audiomeans. Visitez audiomeans.fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.