La SNCF mise sur l’IA pour détecter ses pannes ?

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La SNCF, souvent moquée pour ses retards, cache pourtant un véritable trésor technologique. Et à VivaTech, l’un de ses artisans, Pierre Audier, data scientist depuis 2017, nous ouvre les coulisses d’un chantier discret mais capital : la maintenance prédictive des trains. Un pari sur l’anticipation, où les données deviennent des signaux faibles annonciateurs d’incidents à venir.Chaque jour, 360 trains NAT — ces rames Transiliennes dernier cri — sillonnent l’Île-de-France en bavardant en silence. Des centaines de capteurs surveillent la pression des compresseurs, la température de la clim, la tension électrique, la position des portes… Et toutes ces données sont aspirées, analysées, triées pour traquer les premiers signes de faiblesse. Comme cette simple marche pour personnes à mobilité réduite qui, si elle reste bloquée, peut immobiliser un train entier.Pas de boule de cristal ici, mais une logique prévisionnelle pragmatique : des signaux de défaillance détectés quelques jours ou semaines à l’avance. « Une porte qui met un peu plus longtemps à s’ouvrir… Un comportement qui change. Ce sont des indices », explique Pierre Audier. L’idée n’est pas de tout réinventer, mais d’optimiser les processus existants, sans bousculer les habitudes, ni créer de résistance interne. Les trains NAT incarnent cette mutation : un kilomètre de câbles par mètre de rame, et des données analysées en différé, toutes les deux à huit heures. Ce n’est pas du temps réel, mais c’est suffisant pour organiser une maintenance planifiée et ciblée, évitant les urgences.Et demain ? Les volumes de données explosent. Un train nouvelle génération, comme le TGVM, peut produire plusieurs gigas par jour. D’où l’enjeu de traitements distribués dans le cloud et l’essor d’algorithmes de clustering, capables de grouper les anomalies similaires. Comme un médecin qui diagnostiquerait des milliers de patients en simultané, l’IA détecte la courroie détendue ou la porte un peu lente avant la panne franche. Résultat : des trains immobilisés moins longtemps, des ateliers moins saturés, et un service plus fluide pour les voyageurs. En clair, moins de retards, plus de prévoyance, et une SNCF qui, loin des clichés, trace sa route sur les rails de l’innovation. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

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